Ces dix dernières années, la Chine a presque toujours été le pays depuis lequel les États-Unis importaient le plus. Mais en quelques mois, les échanges se sont effondrés. L’Union européenne est redevenue la source d’importation privilégiée des USA.
Dans l’actu : l’UE désormais loin devant la Chine dans les importations américaines.
- Partant du constat que les importations américaines depuis la Chine avaient soudainement nettement reculé, Visual Capitalist a réalisé diverses illustrations qui permettent de comprendre toute l’ampleur du phénomène.
Le découplage USA/Chine semble enfin en marche
Les détails : la montagne russe chinoise.
- L’illustration du média américain démarre en 1989. On voit que la Chine ne représentait alors que 2,5% des importations américaines. Très loin derrière les deux leaders du moment : le Japon et le Canada (quasiment 40% à eux deux).
- Ensuite, la part de la Chine dans les importations américaines n’a eu de cesse de grandir, explosant littéralement au début du troisième millénaire.
- C’est à partir des années 2010 que la Chine est devenue le fournisseur n°1 des États-Unis. Elle a même dépassé les 20% pendant plusieurs années consécutives.
- Un leadership qui est maintenant en train de fameusement s’étioler. Aujourd’hui, avec 13,2%, la Chine n’est plus que le quatrième pays depuis lequel les USA importent le plus.
Les explications : 2023, année charnière ?
- Lorsque l’on se penche plus en détail sur les importations américaines, on remarque que les USA n’importent pas forcément moins depuis la Chine que par le passé.
- En 2022, les États-Unis ont importé pour plus de 536 milliards de dollars de biens chinois. En 2016, quand la Chine était le n°1 incontesté, ce chiffre n’était « que » de 462 milliards de dollars.
- Hormis pour 2019 et 2020 (années Covid), les importations américaines depuis la Chine ne font d’ailleurs généralement qu’augmenter d’année en année.
- En 2023, la donne pourrait toutefois être différente. Pour les neuf premiers mois de l’année, le US Census Bureau comptabilise 316 milliards de dollars d’importations de biens depuis la Chine. Si les derniers mois restent dans les mêmes proportions, le total sera d’environ 420 milliards de dollars. Ce qui représente une chute de plus de 100 milliards de dollars en un an : même le Covid n’avait pas causé de tels dégâts.
- Les différentes mesures lancées par Donald Trump et poursuivies par Joe Biden semblent enfin avoir l’effet attendu. Le « découplage » vis-à-vis de la Chine est là. Smartphones, ordinateurs et jouets chinois en sont les principales victimes.
Un podium UE-Mexique-Canada
Et maintenant : qui sont les gagnants ?
- Le découplage USA/Chine profite en premier lieu à l’Union européenne. Elle vient tout juste de récupérer sa place (perdue au début du millénaire) de principale source d’importation des États-Unis. Elle en représente 18,5% aujourd’hui.
- Les principaux biens que les Américains achètent aux Européens sont les médicaments, les machines et le matériel de transport.
- C’est le Mexique qui prend la deuxième place (15,3%). Les États-Unis en importent surtout des voitures.
- Avec 13,5%, le Canada complète le podium. Les USA y font principalement leurs achats énergétiques : du pétrole brut et du gaz.
- Derrière, on retrouve donc la Chine, suivie d’une multitude de pays asiatiques : Japon, Corée du Sud, Vietnam, Inde, Taïwan et Thaïlande.
Les USA importent toujours beaucoup plus qu’ils n’exportent
Dernier élément notable : le déficit commercial des USA vis-à-vis de la Chine reste le plus élevé.
- Même si ce n’est plus en Chine que les USA se fournissent le plus, c’est toujours vis-à-vis d’elle que la balance commerciale est la plus déséquilibrée : -210 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l’année.
- À titre de comparaison, les USA affichent un déficit commercial de 153 milliards de dollars vis-à-vis de l’UE pour la même période.
- Par rapport à leurs dix principaux partenaires commerciaux, les États-Unis sont chaque fois en déficit. Ce qui veut dire qu’ils importent plus qu’ils n’exportent vers ces pays.
