L’année dernière, l’aménagement du travail de nuit a suscité de vifs débats au sein du gouvernement fédéral, s’inscrivant dans une discussion plus vaste concernant les réformes du marché du travail, le fameux « jobs deal« . Au cours de ces échanges, souvent nocturnes, les libéraux et le PS se sont écharpés. Au final, peu de résultats concrets.

• Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) avait fièrement présenté un accord final, annonçant que le travail nocturne serait enfin assoupli, ouvrant la voie à un véritable essor de l’e-commerce en Belgique. Actuellement, la majorité des emplois de ce secteur sont situés à l’étranger, notamment aux Pays-Bas et en France, qui approvisionnent la Belgique.

• Historiquement, le travail nocturne s’effectue sous la supervision des syndicats. Les libéraux ont donc souhaité assouplir cette pratique. Un projet pilote a ainsi vu le jour, dans lequel le travail n’est considéré comme nocturne qu’à partir de minuit, alors qu’en Belgique, cette période débute généralement à 20 heures.

• Quinze mois après sa mise en œuvre, il apparaît que cette initiative n’a guère suscité d’enthousiasme. Aucune entreprise n’a adhéré au projet, selon un rapport du Conseil Central de l’Économie (CCE). Les commerçants pratiquant déjà le travail nocturne ont préféré conserver leurs accords existants avec les syndicats. De plus, l’accord a stipulé que la participation des employés devait être volontaire, et non imposée.

• Le but de ce projet pilote était de renforcer la compétitivité des commerçants belges. Surtout dans le secteur de la livraison de colis, l’intervalle entre 20 heures et minuit est déterminant pour préparer les commandes du jour suivant. Comeos, le représentant du secteur de la vente au détail, impute également ce désintérêt à la durée limitée du projet. Face à cette temporalité, les entreprises hésitent à investir sans assurance d’une pérennité du dispositif.