Le constructeur français veut drastiquement réduire ses coûts de production avant que les voitures chinoises, suspectées d’être largement subventionnées par Pékin, n’envahissent l’Europe. « Nous n’avons pas le choix » estime le constructeur, qui se prépare à une véritable guerre commerciale.
Le chiffre : une baisse des coûts de 30%. C’est l’objectif affiché par le constructeur français, qu’il espère atteindre d’ici 2027, rapporte BFM TV.
La concurrence chinoise dans le rétroviseur de Renault
- Le constructeur emblématique de nos voisins du sud veut se mettre sur le pied de guerre, alors que l’ensemble de l’industrie automobile se retrouve sous pression. Par la transition énergétique en premier lieu, et un passage massif à l’électrique poussé par la législation européenne.
- Mais aussi par la concurrence accrue des firmes qui ont pris de l’avance en ce domaine. L’Américaine Tesla bien sûr, mais aussi et surtout les constructeurs chinois. Ceux-ci cassent les prix, et semblent susceptibles d’inonder le marché avec des voitures électriques bon marché, en quelques années seulement, si les constructeurs européens historiques ne réagissent pas.
- La Commission européenne mène d’ailleurs l’enquête sur ces entreprises chinoises qui cassent les prix. Elle soupçonne fortement Pékin de pratiquer le dumping pour casser d’avance toute concurrence sur le marché.
- « On ne comprend pas très bien comment ils arrivent à ces prix » lâchait ainsi en octobre dernier le Commissaire européen à la Justice et à la concurrence, le Belge Didier Reynders. La Commission envisage à terme d’instaurer de nouvelles règles protectionnistes. Ce qui n’est pas vraiment dans l’agenda habituel de l’UE.
« Nous n’avons pas le choix. La concurrence, on est habitué, ça ne nous fait pas peur, simplement, c’est vrai qu’elle est forte. […] « Les Chinois arrivent à produire avec des coûts de fabrication inférieure, pourquoi ne serions-nous pas capables de le faire? »
Jean-Dominique Senard, président du Conseil d’administration de Renault, au micro de BFM TV
Plus vite, moins cher, toujours français
Un plan de transformation d’ampleur et d’économie nommé « Re-Industry ». Objectif : réduire le temps et le coût de production des modèles existants de Renault, mais aussi développer plus vite les voitures françaises de l’avenir.
- Le groupe Renault espère ainsi assembler une Renault 5 (pas celle produite de 1972 à 1984, mais son descendant électrique qui n’est pas encore produit en série) en moins de neuf heures de travail dans les usines du nord de la France.
- L’industrie veut aussi réduire le temps de développement des véhicules de trois à deux ans. À terme, l’entreprise espère baisses ses coûts – et donc ses prix pour les consommateurs, peut-on espérer. Mais aussi renouveler complètement les gammes Renault, Dacia et Alpine. Avec très probablement un accent sur l’électrique.