Les pénuries de médicaments perdurent en Europe, et c’est la Belgique qui va s’en occuper

Ce sont des centaines, voire des milliers, de produits qui se font rares dans les pharmacies d’Europe. Une situation due à la dépendance de nos marchés à quelques grands fabricants internationaux, en Asie ou aux USA. Ces pénuries de médicaments seront le cheval de bataille de la prochaine présidence belge de la l’Union européenne.

Le contexte : les pays de l’Union européenne sont confrontés depuis des mois à des pénuries de médicaments à répétition, une situation qui ne semble pas se résorber d’elle-même. Une situation due à « une combinaison de facteurs, dont l’augmentation de la demande (en particulier pour les médicaments essentiels), l’inflation économique et les troubles géopolitiques internationaux » résume l’European Pharmaceutical Review (EPR).

Pénuries de médicaments

  • L’industrie pharmaceutique est particulièrement peu résiliente. Les chaîne d’approvisionnement sont fragiles, et elles ont été mises à rude épreuve durant la pandémie.
  • Une récente analyse d’ING Think sur le sujet pointe le manque de limules de Caroline du Sud, ou horseshoe crab. Un animal qu’on élève pour son sang, car c’est la seule source naturelle d’un composant essentiel à de nombreux médicaments.
  • Tous les pays ne sont pas atteints de la même manière, mais tous le sont. L’UE tient à jour un registre de la situation par pays. Et certaines pénuries de médicaments touchent gravement les populations.
    • En France, près de 4.000 produits sont actuellement en rupture de stock ou en risque de rupture. Dont l’amoxicilline (un antibiotique très répandu) et la cortisone, mais aussi des anticancéreux, des antihypertenseurs, des antalgiques, des antidiabétiques.
    • En Belgique, près de 300 médicaments à usage humain sont en pénurie. Phamastat.be en liste 263 en rupture de commercialisation. Selon une étude de Test-Achats publiée en août dernier, 43% des ménages ont déjà été confrontés à des pénuries de médicaments en pharmacie.

La Belgique prendra les choses en main

L’avenir : c’est notre pays qui occupera la présidence tournante de l’UE à partir de janvier. Les pénuries de médicaments seront son premier grand combat.

  • Le gouvernement belge, en collaboration avec 23 autres États membres de l’UE, a présenté une proposition visant à instituer une loi sur les médicaments critiques (CMA).
  • Le développement et l’adoption de cette loi devraient prévenir les pénuries. Et ça serait une des grandes priorités de la présidence belge, selon Euractiv.
  • Le royaume propose d’inclure la production de médicaments et de composants critiques dans la Plateforme des Technologies Stratégiques pour l’Europe (STEP). Celle-ci doit servir à renforcer la compétitivité et la résilience de l’UE.
  • En mai dernier déjà, notre pays proposait à ses partenaires de mettre en place un système d’échange des médicaments en pénurie. Le ministre de la Santé Franck Vandenbroucke avait déjà souligné la vulnérabilité de l’UE. Très peu de médicaments sont encore produits au sein de l’Union. Un fait qu’il a encore martelé récemment.

« Les défis d’aujourd’hui font partie d’une tendance plus large. La dépendance excessive à un nombre limité de fabricants mondiaux, qui a rendu l’Europe vulnérable aux perturbations du marché et aux pénuries. »

Franck Vandenbroucke, ministre de la Santé.
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