Alors qu’il s’apprête à faire son come-back sur la scène politique, Donald Trump est confronté à un énième revers juridique. La Cour Suprême le contraint de confier ses déclarations d’impôts au procureur de New York. Mais Donald Trump persiste. Silencieux depuis plusieurs semaines, il affirme dans une déclaration qu’il se battra jusqu’au bout pour lutter contre cette ‘persécution politique’.
Il plane comme un parfum de scandale autour des finances de Donald Trump depuis le mois de septembre. L’information avait fait les gros-titres du New York Times en septembre dernier. Aussitôt parue, elle avait bien sûr fait le tour du monde.
Une enquête…
Il y a 5 mois, le New York Times publiait ces révélations-chocs : ‘Donald J. Trump a payé 750 dollars d’impôt fédéral sur le revenu l’année où il a gagné la présidence. Au cours de sa première année à la Maison Blanche, il a de nouveau payé 750 dollars. Pour 10 des 15 dernières années, M. Trump n’a payé aucun impôt sur le revenu, principalement parce qu’il a déclaré qu’il perdait beaucoup plus d’argent qu’il n’en gagnait.’
Le média américain avait également déclaré que Donald Trump était en litige depuis dix ans avec l’Internal Revenue Service (IRS), l’administration fiscale américaine, sur la légitimité d’un remboursement d’impôts de 72,9 millions de dollars , qu’il a demandé (et reçu !) après avoir déclaré d’énormes pertes. Le New York Times avait ainsi affirmé qu’un jugement défavorable pourrait lui coûter plus de 100 millions de dollars.
… de longue haleine
Le procureur démocrate de New York, Cyrus Vance, demande depuis longtemps à pouvoir examiner de plus près les déclarations d’impôts de Donald Trump des huit années précédentes.
Jusqu’ici, ce dernier s’y était opposé. Le procureur se penchait depuis deux ans plus particulièrement sur des paiements que le républicain aurait effectués à deux de ses maîtresses présumées. Les enquêteurs tentent également de savoir si Trump a volontairement gonflé les valeurs de certains biens immobiliers pour obtenir des prêts bancaires et des avantages fiscaux.
Pour obtenir les documents, Cyrus Vance avait intenté une première assignation à comparaître à Mazars, le cabinet comptable de Donald Trump, en août 2019. Les avocats de Trump avaient contesté cette requête, invoquant qu’étant président, le républicain ne pouvait faire l’objet d’une enquête criminelle. Les avocats de Trump ont ensuite avancé l’argument que l’étendue de la demande était ‘trop large’ et qu’il s’agissait de ‘harcèlement politique’.
Mais ‘le travail continue’
Ce lundi, la plus haute instance judiciaire des États-Unis a rendu son verdict. L’ex-président devra soumettre une copie de ses déclarations d’impôts et d’autres documents demandés par les enquêteurs. ‘Le travail continue’, a publié le procureur sur Twitter.
Cela ne signifie pas pour autant que ces documents seront rendus publics. Mais ces informations pourraient le devenir si le procureur de Manhattan les inclut comme preuve dans un acte d’accusation ou un procès par la suite.
Scandalisé par le verdict, Trump, silencieux depuis des semaines, s’est empressé de publier une déclaration pour contester cette décision. ‘La Cour suprême n’aurait jamais dû laisser cette « expédition de pêche » se produire, mais elle l’a fait (…) cette enquête est la continuation de la plus grande chasse aux sorcières politique de l’histoire de notre pays… ‘C’est quelque chose qui n’est jamais arrivé à un président avant, c’est tout à fait inspiré par les démocrates dans un endroit dominé par les démocrates, la ville et l’état de New York’.
‘Nous allons gagner!’
L’ex-président a ensuite conclu sur un ton ‘optimiste’: ‘Je continuerai à me battre, comme je l’ai fait, pendant les cinq dernières années … malgré tous les crimes électoraux qui ont été commis contre moi. Nous allons gagner !’
Il est vrai que la pile de dossiers à l’encontre de l’ex-président continue de s’épaissir et que la chance pourrait, cette fois-ci, lui jouer un mauvais tour.
Comme le soulignait l’historien Michael Besch, au New Yorker en novembre dernier : ‘Peu de personnes ont su se soustraire aux conséquences de leurs actes de manière aussi astucieuse que Trump ne l’a fait. Mais cette course à la chance pourrait bien toucher à sa fin’.
En effet, selon les trouvailles des enquêteurs, Donald Trump pourrait être dans l’impossibilité de se présenter en 2024. Alors qu’il y compte bien, comme il l’affirmera devant le parti républicain ce jeudi.