En France, le ministère des Armées tente une campagne de recrutement sur le métavers

L’armée française manque de jeunes profils à l’aise dans le numérique. Elle a donc décidé d’aller le chercher là où elle pense pouvoir en trouver : dans un métavers. Plus précisément sur Decentraland, un réseau lié à une cryptomonnaie.

Le métavers était présenté comme la révolution à venir de l’internet, il y a une paire d’années. Mais cette sorte de nouvelle version de Second Life, défendue en particulier par Mark Zuckerberg – qui a rebaptisé sa compagnie Meta pour l’occasion – n’a pas suscité l’enthousiasme attendu, tant s’en faut. Pourtant, il existe. Et certaines institutions bien particulières estiment intéressant d’aller y recruter.

Recruter des jeunes formés au numérique

C’est le cas de l’armée française. Alors que celle-ci avait scruté de près le développement du Métavers, jusqu’à y voir un possible nouveau champ de bataille, rappelle Opex360, voilà qu’elle compte y recruter.

  • Le ministère des Armées a donc créé un espace virtuel en ligne sur la plateforme Decentraland. Il s’agit d’une plate-forme de réalité virtuelle 3D décentralisée qui se compose de 90.601 parcelles de terrain. Celles-ci peuvent être acquises et vendues en utilisant la cryptomonnaie MANA.
  • Lors du lancement de la version bêta de Decentraland 2017, les parcelles valaient 20 dollars. En 2021, une parcelle a été vendue plus de deux millions. Mais depuis, l’engouement semble retombé. En 2022, il n’y a quasiment eu aucun jour avec plus de 1.000 utilisateurs, alors que le projet en prévoyait des millions ; la moyenne quotidienne est même de 38 utilisateurs actifs.
  • L’expérience de l’armée française sur ce drôle de terrain devrait durer trois mois. Elle a pour objectif de « faire découvrir aux 18-35 ans l’univers des Armées, ses dispositifs en faveur de la jeunesse et certains métiers. » Les jeunes ainsi séduits seront ensuite orientés vers les différentes options de carrière proposées par la Grande Muette. On ne sait pas si celle-ci a payé pour être présente sur Decentraland.

Second Life 2.0

  • Le cœur de cible : des jeunes formés aux métiers du numérique, et autres techniciens dont l’armée manque si elle veut se maintenir à jour des évolutions technologiques.
  • On notera quand même qu’Opex360 rappelle que ce n’est pas la première incursion des forces françaises dans le numérique. Avec, précisément, une présence sur Second Life en 2007. À chaque fois ce genre d’initiative semble faire long feu.

« L’expérience consiste en un parcours du combattant reliant trois zones : jeunesse, culture et recrutement. Au sein de chacune d’elle, le joueur découvre des informations et des vidéos, avant d’être invité à répondre à un ‘quiz’ dans le but d’obtenir des gains virtuels. »

Le ministère français des Armées
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