Cette semaine, le gouvernement danois a annoncé mettre fin à « open door ». Un programme innovant qui était destiné à accélérer le développement de l’éolien offshore dans le pays. Par la même occasion, 2 GW sont jetés à la poubelle.
Le Danemark arrête un grand programme destiné à accélérer le développement de l’éolien offshore
Pourquoi est-ce important ?
L'éolien européen n'étant pas en excellente santé, la Commission européenne a récemment lancé un paquet de mesures destiné à le soutenir. Elle a été suivie cette semaine par 26 États membres, qui ont approuvé une charte destinée à accélérer son développement et à protéger le "made in Europe". Mais l'exemple danois montre que tout n'est quand même pas permis pour booster ce secteur pourtant considéré comme crucial pour la transition.Dans l’actu : la fin du programme « open door » au Danemark.
- Ce mardi, le ministre danois de l’Énergie a annoncé la fin de ce programme censé faciliter l’installation de parcs éoliens dans les eaux du pays.
- Déjà suspendu depuis février, il est désormais définitivement arrêté. Car il ne correspond pas à la législation de l’UE.
Les détails : de quoi s’agit-il ?
- Le programme « open door » permettait aux développeurs de postuler spontanément pour l’installation de nouveaux parcs éoliens offshore au large du Danemark.
- Les autorités devaient examiner la demande avant d’y donner leur accord – ou non. En contrepartie, les développeurs ne bénéficiaient d’aucune subvention.
- Cela devait permettre d’accélérer le développement de l’éolien offshore, étant donné qu’il ne fallait plus uniquement attendre que les autorités danoises ouvrent des appels d’offres pour lancer de nouveaux projets.
Contraire aux réglementations de l’UE
Les explications : pourquoi ça doit être arrêté ?
- En février, le gouvernement danois avait préventivement suspendu le programme « open door ». Car il craignait qu’il viole certaines réglementations européennes. Notamment en matière de concurrence et d’aides publiques.
- Cette décision avait déjà provoqué le courroux de l’industrie. Car elle avait déjà mis un sérieux coup d’arrêt à plusieurs dizaines de propositions spontanées.
- « Cette décision est totalement absurde, surtout à un moment où l’UE est déterminée à faciliter plutôt qu’à entraver le développement des énergies renouvelables et cherche à adopter une approche plus souple de ce que les gouvernements peuvent et ne peuvent pas faire à cet égard », avait notamment regretté WindEurope, le lobby de l’éolien européen.
- Green Power Denmark, qui représente les intérêts des entreprises danoises active dans le renouvelable, avait qualifié la décision « d’incompréhensible ». « Le gouvernement dit non merci aux entreprises prêtes à installer de nombreuses éoliennes offshore, afin que les consommateurs puissent rapidement obtenir de l’électricité verte et bon marché. »
- Ce mardi, les craintes ont été confirmées par le ministre danois de l’Énergie, Lars Aagaard.
- « Nous avons testé toutes les options pour ajuster le programme ‘open door’, afin qu’il puisse contribuer à garantir une électricité plus verte rapidement et d’ici 2030. C’était la demande de l’industrie et de l’opposition lorsque le programme a été suspendu. Malheureusement, il s’est avéré que cela n’était pas possible. »
Le Danemark maintient ses objectifs pour l’éolien offshore
Et maintenant : toujours 16 GW dans le viseur.
- Avec l’arrêt du programme, ce sont aussi trois projets qui sont abandonnés. Promettant à eux trois d’ajouter près de 2 GW de capacités éoliennes offshore supplémentaires, ils étaient les seuls à avoir été mis en standby – et non carrément refusés – malgré la suspension du programme.
- Les projets soumis avant la suspension du programme et qui sont déjà bien avancés sont en revanche maintenus.
- Le gouvernement danois dit rester confiant pour le développement de l’éolien offshore. Les 16 GW ambitionnés pour 2030 devraient être atteints, a assuré Lars Aagaard. Mais cela passera donc par le système traditionnel, via des appels d’offres lancés par l’État.
- Si tout se passe bien, les capacités éoliennes offshore du Danemark devraient ainsi septupler d’ici la fin de la décennie.