Dans l’actu : ChatGPT aux manettes d’un épisode de Black Mirror.

• Dans une interview accordée à Empire Magazine, le créateur de la série Black Mirror a révélé qu’il avait demandé à ChatGPT de lui pondre la trame d’un épisode.
• Il n’a pas aimé le résultat.

Mission ratée

Le détail : un scénario plausible, mais sans plus.

• Quelle autre série que Black Mirror pour mettre l’IA générative à l’épreuve ? Depuis plus de dix ans, l’anthologie britannique ne cesse d’avertir sur les potentiels dégâts causés par l’innovation technologique – et plus particulièrement par son utilisation qui en est faite.
• Charlie Brooker, le créateur de la série, a donc eu l’idée de poser une requête particulière à ChatGPT : « génère un épisode de Black Mirror« .
• Dans un premier temps, le scénariste a été séduit, reconnaît-il. La trame proposée par l’IA était « plausible ».
• « Mais au second coup d’œil, c’est de la merde. Parce que tout ce qu’il fait, c’est rechercher tous les synopsis des épisodes de Black Mirror, et les mélanger, en quelque sorte », raconte-t-il.

Et pourtant : ChatGPT l’a quand même aidé.

• Charlie Brooker ne retire pas que du négatif de cette petite expérience. Selon lui, ChatGPT lui a ouvert les yeux sur une mécanique trop souvent usitée dans les épisodes de Black Mirror.
• « Je savais que j’avais écrit beaucoup d’épisodes où quelqu’un se disait ‘Oh, j’étais dans un ordinateur pendant tout ce temps !’. Je me suis donc dit que j’allais me débarrasser de toute idée de ce qu’est un épisode de Black Mirror« , explique-t-il.
• « Cela ne sert à rien d’avoir une émission anthologique si vous ne pouvez pas briser vos propres règles. Juste une sorte de verre d’eau froide dans la figure », conclut le créateur de la série, dont la sixième saison sortira sur Netflix le 15 juin prochain.

Le débat est déjà bien là

Contexte : les scénaristes ont déjà pris la mesure du problème.

• Fin mars, la Writers Guild of America (WGA), l’une des plus grandes associations de scénaristes de Hollywood, s’est exprimée sur l’impact des IA génératives telles que ChatGPT sur la profession.
• Selon elle, l’intelligence artificielle ne risque pas de faire de l’ombre aux scénaristes, et encore moins à faire disparaître leur métier. Au contraire, elle pourrait les aider à amoindrir leur charge de travail.
• La WGA explique qu’une contribution humaine doit toujours être à l’origine d’une proposition et à sa conclusion. Entre ces deux moments clés, il pourrait être aidé par une IA.
• Selon un avocat américain spécialisé dans le droit de l’industrie du divertissement interrogé par Numerama, la WGA est en train d’adopter cette même position dans ses négociations avec les studios afin de protéger les scénaristes. Le risque étant que les sociétés de production n’utilisent l’IA pour créer des scénarios et ne fassent plus appel à des humains que pour y apporter des corrections… ce qui leur permettrait de les payer moins cher.