Les États-Unis ont effectué des frappes aériennes sur des cibles des milices soutenues par l’Iran dans l’est de la Syrie en représailles aux récentes attaques subies par les troupes américaines en Irak, a fait savoir le Pentagone. Au moins 17 combattants pro-iraniens ont été tués, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a évoqué une ‘opération militaire défensive’: ‘Cette attaque a été autorisée par le président Biden en réponse aux récentes attaques contre la coalition dirigée par les États-Unis en Irak, et aux menaces continues contre notre personnel militaire là-bas.’
La diplomatie des roquettes
Ces dernières semaines, plusieurs attaques à la roquette ont été lancées par des milices pro-iraniennes contre des bases américaines en Irak. Une coalition dirigée par les États-Unis est sur le terrain pour lutter contre l’État islamique (IS). Au cours de ces attaques, un membre du personnel militaire non américain avait été tué et un soldat US blessé. Anthony Blinken, le tout nouveau secrétaire d’État américain, avait déclaré à l’époque que les États-Unis étaient ‘furieux’.
Avec ces tirs de roquettes, Téhéran a voulu mettre la pression sur la nouvelle administration Biden en vue d’une levée des sanctions américaines le plus rapidement possible et d’un retour dans l’accord nucléaire. Il s’agit d’un traité conclu entre l’Iran et cinq grandes puissances plus l’UE et en vertu duquel la République islamique s’engage à ne pas développer d’armes nucléaires en échange d’un assouplissement des sanctions économiques. Donald Trump s’était retiré unilatéralement de cet accord en 2018, mais Joe Biden a indiqué qu’il le rétablirait. Toutefois, ce processus ne se déroule pas assez rapidement aux yeux de l’Iran, qui a tiré quelques roquettes pour maintenir la ‘pression diplomatique’ à un niveau élevé.
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Bombardement de désescalade
Jeudi soir, Joe Biden a donc donné sa réponse. ‘Les attaques ont détruit trois camions transportant des munitions (…) Il y a beaucoup de morts. Au moins dix-sept combattants ont été tués, selon une évaluation préliminaire’, a déclaré le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
John Kirby a qualifié les frappes aériennes de la nuit dernière de ‘proportionnées’ et a déclaré qu’elles étaient ‘menées en parallèle avec des mesures diplomatiques’, citant les consultations avec les partenaires américains de la coalition anti-EI.
‘L’opération envoie un message sans équivoque: le président Biden agira pour protéger le personnel militaire américain et le personnel de la coalition’, a-t-il déclaré.
‘Dans le même temps, nous avons agi de manière délibérée afin de désamorcer la situation générale en Syrie orientale et en Irak’, a-t-il ajouté.