L’administration Biden enferme aussi les enfants de migrants

L’administration de Joe Biden a réouvert cette semaine un camp de détention pour les enfants de migrants datant de l’ère Trump. Pourtant, en tant que candidat à la présidence, il s’était montré très critique à l’égard d’un aspect similaire de la politique migratoire de son prédécesseur.

L’information a été révélée par le Washington Post. Le camp concerné se située à Carrizo Springs, au Texas. Il a été créé pour accueillir 700 enfants âgés de 13 à 17 ans. Depuis lundi, des dizaines d’adolescents y affluent chaque jour via des bus. Il s’agit d’enfants migrants qui ont traversé la frontière entre le Mexique et les États-Unis sans leurs parents. Ce sont ce qu’on appelle des ‘mineurs non accompagnés’.

Une politique très critiquée

Sous Trump, ces installations ont fait l’objet de nombreuses critiques. La politique était aussi beaucoup plus stricte à l’époque. La ‘tolérance zéro’ comme le gouvernement l’appelait alors. Les familles qui traversaient illégalement la frontière étaient séparées, en guise de mesure de dissuasion. Les enfants et les parents étaient séparés puis enfermés. Comme il n’y avait pas de système d’enregistrement approprié, les parents étaient souvent expulsés sans leurs enfants. Cela a entraîné des situations très difficiles où des familles n’ont pas pu être réunies. Cette politique a été largement critiquée et a dû être abandonnée après six mois, sous la pression de l’opinion publique.

C’est l’ONG American Civil Liberties Union (ACLU) qui se charge de la réunification des famille. Quelque 2.000 enfants ont déjà été rendus à leurs parents. Mais il reste plusieurs centaines d’enfants qui n’ont toujours pas retrouvé leurs parents à ce jour.

Pendant sa campagne électorale, Biden a dénoncé la séparation des familles à la frontière. Ce qu’il a surtout omis de mentionner, c’est que cela s’était déjà produit sous Obama. À l’époque, ces séparations se produisaient principalement lorsqu’il y avait le moindre doute sur le fait qu’il s’agissait des vrais parents des enfants. Ou si ceux-ci étaient des passeurs de migrants ou de drogue. Avec Trump, ces séparations se sont généralisées.

‘Le bien-être de l’enfant est primordial’

La détention d’enfants migrants a été vilipendée par les défenseurs des droits de l’homme sous Trump, en raison des conditions de détection parfois très mauvaises et du manque de transparence.

L’administration Biden fait tout ce qu’elle peut pour souligner la différence avec les politiques sévères de l’ancienne présidence républicaine. Le nouveau président a en effet déjà supprimé plusieurs dispositions sévères de la politique migratoire de Trump par le biais d’une série de décrets. Mais actuellement, tous les enfants qui arrivent à la frontière avec leurs parents sont toujours expulsés, en raison des restrictions liées à la pandémie.

Les mineurs non accompagnés sont quant à eux autorisés à entrer dans le pays, mais ils sont placés en détention. Les installations permanentes pour les enfants de migrants ont vu leurs capacités réduites de moitié par la pandémie. Dans le même temps, le nombre d’enfants migrants non accompagnés qui traversent la frontière atteint des sommets. C’est pourquoi le camp de Carrizo Springs a été réouvert, ont expliqué des responsables du gouvernement au Washington Post.

En outre, la politique est désormais ‘moins axée sur l’application de la loi et davantage sur le bien-être de l’enfant’, précise un porte-parole du Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, l’agence gouvernementale chargée d’accueillir les jeunes migrants.

Par exemple, il y a des salles de classe au sein du camp, ainsi qu’un terrain de football et un de basketball. Il existe également une salle de consultation pour les conseillers juridiques avec des ‘bienvenidos’ écrits en grosses lettres, ‘bienvenue’ en espagnol. Toutefois, les enfants ne sont pas autorisés à quitter l’installation.

Dans notre pays aussi, les migrants mineurs sont enfermés. Dans le centre fermé 127bis de Steenokkerzeel, les familles avec enfants sont détenues en vue de leur rapatriement. Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a maintes fois tapé sur les doigts de la Belgique à propos de cet aspect très controversé de la politique migratoire. Le nouveau gouvernement fédéral a promis qu’aucun enfant ne serait plus enfermé dans des centres de détention.

Plus