Ce n’est pas ce qu’on peut qualifier de ‘transition pacifique’. Alors que Donald Trump venait d’annoncer une décision majeure dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, la porte-parole de Joe Biden a déclaré le contraire.
Depuis le 11 mars, les États-Unis interdisent leur territoire aux voyageurs ayant séjourné depuis dans un pays de l’Union européenne ou au Royaume-Uni 14 jours précédents le vol retour. Cette mesure, prise pour ralentir la progression du coronavirus sur le sol américain, a quasiment mis à l’arrêt le trafic aérien transatlantique. Seuls les ressortissants américains, les titulaires d’un permis de résidence permanent (carte verte) et les étudiants y échappent.
Ce lundi, Donald Trump a annoncé que cette interdiction serait levée le 26 janvier prochain. Une décision prise quelques jours après avoir annoncé que les voyageurs provenant d’un pays non-concerné par cette interdiction devraient présenter un test négatif au Covid-19. Une mesure qui aurait donc dû être également être instaurée la semaine prochaine pour les Européens et les Britanniques.
‘Cette action est la meilleure façon de continuer à protéger les Américains contre le Covid-19 tout en permettant la reprise des voyages en toute sécurité’, a expliqué Trump dans une proclamation d’annulation de l’ordonnance.
En plus de l’Union européenne et du Royaume-Uni, Trump voulait réhabiliter les voyageurs en provenance du Brésil, soumis à la même interdiction depuis le mois de mai. En revanche, le président américain ne comptait pas réautoriser les vols depuis la Chine et l’Iran, regrettant un ‘manque de coopération’ avec les États-Unis dans la lutte contre la pandémie.
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L’administration Biden s’y oppose
Quelques minutes après l’annonce de Trump, la porte-parole de Joe Biden a indiqué dans un tweet que l’annulation de cette interdiction n’était pas à l’ordre du jour.
‘Sur le conseil de notre équipe médicale, l’administration n’a pas l’intention de lever ces restrictions au 26 janvier. En fait, nous prévoyons de renforcer les mesures de santé publique autour des voyages internationaux afin d’atténuer encore la propagation de COVID-19’, a fait savoir Jen Psaki.
La reprise des vols transatlantiques était clairement sollicitée par le secteur aérien. D’après Bloomberg, elle était également justifiée par les experts médicaux sur lesquels s’appuie l’administration Trump. Le testing massif des voyageurs devait être suffisant pour éviter que ceux-ci ne participent à la propagation du Covid-19 sur le territoire américain.
‘Protéger la santé publique mondiale tout en minimisant les interférences avec les voyages et le commerce est essentiellement notre objectif. Cette ordonnance de dépistage est vraiment une reconnaissance et un pas de plus dans cette direction’, avait déclaré Martin Centron, directeur de la division des migrations mondiales et de la quarantaine des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains.
Visiblement, l’administration Biden n’est pas du même avis. Plus prudente, celle-ci craint particulièrement les nouveaux variants, bien plus contagieux, nés notamment au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil.
Depuis l’instauration des restrictions, les voyages aériens transatlantiques ne représentent plus que 15% de ce qu’ils étaient avant la pandémie.