Signe des temps : « graaiflation » est le mot de l’année en Flandre

La « graaiflation » a été choisie comme mot de l’année 2023 au nord du pays, ont annoncé la VRT et le dictionnaire Van Dale. L’année dernière, c’était un terme qui n’a rien perdu de son actualité, « climate klever », qui avait été élu.

Dans l’actualité : le thème du pouvoir d’achat et de l’inflation a également une incidence sur l’utilisation des mots. Avec près de 37 % des votes, « graaiflation » a été choisi par les Flamands et les Néerlandais comme mot de l’année, loin devant le « nepobaby » (près de 12 %) et le « pyjamatoerist » (près de 10 %).

Plus d’explications : graaiflation désigne le phénomène selon lequel certaines entreprises répercutent avec un empressement excessif les augmentations de leurs coûts de matières premières et de personnel sur les consommateurs. La forme la plus extrême est celle où une entreprise profite de la tendance générale pour augmenter ses prix alors que ses propres coûts n’ont pas augmenté.

Cela peut créer une spirale prix-salaires : avec des prix plus élevés, les travailleurs demandent des salaires plus élevés, ce qui entraîne à nouveau une augmentation des coûts (salariaux) pour l’employeur.

Toutes les entreprises ne répercutent pas automatiquement leurs hausses de coûts. Des recherches antérieures de la Banque nationale ont montré que de nombreuses entreprises tentaient d’absorber le choc initial des coûts en se contentant de marges bénéficiaires plus faibles.

Greedflation

À noter : en Flandre comme aux Pays-Bas, la « graaiflatie » occupe la première place. Ce terme est dérivé de l’anglais « greedflation », contraction de « greed » (avidité) et « inflation ». L’année dernière, Flamands et Néerlandais se sont également mis d’accord sur le mot « klimaatklever ».

Citation : « Le mot dit quelque chose de la situation économique d’aujourd’hui. Et c’est apparemment quelque chose qui préoccupe les gens », explique Ruud Hendrickx, rédacteur en chef de Van Dale, pour expliquer le succès du mot gagnant.

Zoom arrière : Certains mots de l’année sont devenus courants, comme « selfie ». D’autres semblent avoir moins de succès à long terme.

  • 2023 : graaiflation
  • 2022 : klimaatklever, soit « colleur climatique », en référence aux militants du climat qui collent leur main à des œuvres artistiques en vue de sensibiliser à l’urgence climatique.
  • 2021 : knaldrang, l’envie irrépressible de faire la fête, malgré le contexte pandémique, afin justement d’oublier la crise sanitaire.
  • 2020 : knuffelcontact (« contact câlin »), une personne, en dehors de notre famille, avec laquelle on peut avoir des contacts physiques étroits dans le cadre de la crise du Covid-19.
  • 2019 : winkelhieren, faire ses achats dans une entreprise ou un magasin locaux.
  • 2018 : moordstrookje, pour qualifier une piste cyclable qui n’en est pas vraiment une, qui est dangereuse.
  • 2017 : koesterkoffer, « valise avec des souvenirs tangibles comme support après la perte d’un être cher, en particulier d’un enfant à naître ou d’un jeune enfant », définit le dictionnaire Van Dale.
  • 2016 : samsonseks, soit « le sexe pendant que les enfants regardent la télévision », du nom de l’émission pour enfants « Samson et Gert ».
  • 2015 : kraamkost, « un repas frais que les nouvelles mamans reçoivent en cadeau, afin qu’elles n’aient pas à cuisiner elles-mêmes », expliquait HTN.
  • 2014 : flitsmarathon, marathon flash sur les routes.
  • 2013 : selfie
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