Pour les adeptes de l’IA, cette technologie devrait améliorer considérablement nos vies, à terme. Mais à l’heure actuelle, l’intelligence artificielle présente encore des défauts que certains pointent du doigt, alors que l’urgence climatique se fait plus pressante.
L’essentiel : bien que développée par l’homme et/ou sur base de ce qu’il produit, l’IA a le potentiel de nous surpasser intellectuellement ou, en tout cas, de trouver des solutions que nous n’aurions jamais imaginées. Ainsi, pour certains, notamment les entreprises actives dans le secteur, cette technologie a le potentiel d’aider l’humanité à résoudre le réchauffement climatique. Elle contribue pourtant au problème.
L’IA, une technologie énergivore
Pour qu’une IA soit efficace, il faut la nourrir d’énormes quantités de données et l’entrainer à les exploiter pour répondre aux questions qu’on lui pose. Un processus qui demande du temps, mais aussi énormément d’énergie.
Ça ne serait pas un problème si les ressources utilisées pour l’alimenter étaient vertes, ce qui n’est pas le cas, à l’image des centres de données.
- L’entrainement d’un modèle génère autant d’émissions de CO2 que 5 voitures durant toute leur durée de vie, fabrication comprise, selon certaines estimations.
- « Il est absolument vrai que l’IA est une technologie à forte intensité énergétique », a déclaré Sims Witherspoon, responsable de l’action climatique chez Google DeepMind, à Bloomberg. « Tant que nous n’aurons pas un réseau fonctionnant entièrement avec de l’énergie propre, ces technologies auront une empreinte carbone. »
- Autrement dit, l’IA, la technologie censée nous aider à lutter contre le réchauffement climatique, contribue au problème.
Pour aller plus loin : les centres de données du monde entier représentent entre 1 et 1,5 % de la consommation mondiale d’électricité, souligne Bloomberg, sur base de l’Agence internationale de l’énergie. Or, l’IA nécessite beaucoup plus d’énergie pour tourner que les autres formes d’informatiques.
- Et la course dans laquelle se sont engagés les géants de la tech ne fait que renforcer le problème.
- Google, Microsoft ou encore Meta ne lésinent pas sur les efforts pour rattraper leur retard et dépasser OpenAI.
- Quant à la question de la consommation d’énergie, on y pensera plus tard, même si les géants de la tech assurent mettre en place des solutions pour tenter de réduire leurs émissions de carbone.
- Witherspoon de Google a notamment indiqué que des « leviers » avaient été mis en place pour permettre aux chercheurs de réduire l’impact de leurs expériences, en déplaçant leurs processus informatiques vers des réseaux énergétiques plus écologiques.
- Sans réelle pression pour rendre les processus de développement d’IA plus verts, difficile d’imaginer que des initiatives concrètes et conséquentes soient prises.
- Sauf que, d’ici 2027, l’industrie de l’IA pourrait consommer autant d’électricité que les Pays-Bas, selon une étude.
L’IA, comme solution au réchauffement climatique
Le responsable de l’action climatique chez Google DeepMind a tout de même souligné l’intérêt de l’IA dans la question du réchauffement climatique.
- Cette technologie peut nous aider à résoudre le problème.
- « L’écologie et la biodiversité sont un domaine immense pour lequel nous pouvons utiliser l’IA », a-t-il indiqué, rappelant que l’un des projets de DeepMind, Serengeti, utilisait l’IA pour détecter et étiqueter les animaux, afin d’améliorer la compréhension des schémas de migration.
- Reste à voir si le jeu en vaut la chandelle et si l’IA parviendra à trouver des solutions suffisamment tôt, tout en évoluant de manière à être moins énergivore, pour nous aider effectivement à renverser la vapeur du réchauffement climatique.
À noter : la question de l’intelligence artificielle a tenu une place essentielle lors de la Cop28. Le « Grand défi de l’innovation en IA pour identifier et soutenir le développement de solutions basées sur l’IA pour l’action climatique dans les pays en développement » a notamment vu le jour.