Le CEO médian du Bel20 gagne 2,7 millions d’euros : « Les salaires des dirigeants belges sont modérés par rapport à l’étranger »

Le CEO médian du Bel20 gagne 2,7 millions d’euros : « Les salaires des dirigeants belges sont modérés par rapport à l’étranger »
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L’école de commerce Vlerick publie son rapport annuel sur les salaires des dirigeants des entreprises belges cotées en bourse. Il en ressort qu’environ quatre CEO sur dix ont vu leur rémunération totale diminuer en 2022.

Dans l’actualité : voici pour 2022 les montants médians pour la rémunération totale par catégorie des entreprises cotées en bourse. Il s’agit du salaire fixe plus les primes à court et à long terme :

  • Bel20 : 2,7 millions d’euros
  • Bel Mid : 868.303 euros
  • Bel Small : 579.692 euros

En perspective : seules les entreprises du Bel20 ont connu une augmentation de la rémunération des dirigeants. Dans les petites et moyennes entreprises cotées en bourse, la rémunération médiane des CEO a diminué par rapport à 2021.

De plus : « Les chiffres médians ne reflètent qu’une partie de la réalité, car ils ne concernent que l’observation médiane », déclare Xavier Baeten, professeur à Vlerick. Il a réalisé deux analyses supplémentaires.

  • « Tout d’abord, nous avons cherché à savoir combien de CEO ont vu leur rémunération augmenter ou diminuer. Dans le Bel 20, 42 % ont connu une baisse, dans le Bel Mid 34 % et dans le Bel Small 50 %. Cela montre aussi immédiatement que la rémunération n’augmente pas continuellement. Nous avons donc constaté une corrélation significative avec la rentabilité de l’entreprise ».
  • « Deuxièmement, il faut tenir compte du fait qu’il y a une grande dispersion. » La moitié des PDG du Bel 20 gagnent entre 1,4 et 5,3 millions d’euros.

D’un point de vue international : la Belgique obtient un score « très modéré » en comparaison à l’internationale, ajoute Vlerick. Dans l’indice Stoxx 600, qui comprend les plus grandes entreprises d’Europe et du Royaume-Uni, la rémunération des CEO (médiane) est de 4,78 millions d’euros en Allemagne et de 4,1 millions d’euros au Royaume-Uni. En France, les dirigeants les plus performants sont également mieux rémunérés.

? Plus de chiffres ici.

La femme aux 12 millions d’euros

Un autre exemple : vendredi, l’assemblée des actionnaires de Solvay se prononcera sur un bonus extraordinaire de 12 millions d’euros pour la directrice Ilham Kadri, qui a scindé le géant de la chimie en deux entreprises distinctes, Solvay et Syensqo. Les syndicats qualifient cette prime « faramineuse » d' »injustice salariale ».

  • « La prime est justifiée par le potentiel libéré (lire : la valeur ajoutée créée) par la scission du groupe. Comme s’il existait déjà ! Le succès est déjà annoncé, avant même que les effets de la scission ne soient visibles », ont déclaré les syndicats BBTK et CNE dans un communiqué commun.
  • Et d’ajouter : « Les représentants des employés-cadres et ouvriers chez Solvay jugent cette proposition de bonus indigne, préjudiciable aux intérêts de Solvay/Syensqo, néfaste pour l’image, et insultante pour le personnel. Ils demandent donc aux actionnaires de ne pas approuver le paiement de cette prime. »

(JM)

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