Ces dernières années, les éoliennes n’ont cessé de grandir. Car plus elles sont grandes, plus elles sont rentables. Mais si on ne peut plus les installer, ça va tout de suite être plus embêtant. Et c’est ce contre quoi met en garde l’un des leaders de l’installation offshore.
Dans l’actu: pour Jan De Nul, trop is te veel.
- La course à la taille dans laquelle sont engagés les fabricants d’éoliennes devient insupportable pour les entreprises qui les installent. L’entrepreneur maritime belge Jan De Nul prévient : le bouchon est sur le point de sauter.
Les détails : la taille des éoliennes évolue beaucoup trop vite.
- Interrogé par Recharge, le responsable de l’éolien offshore chez Jan De Nul a tenu à faire passer un message auprès de l’industrie de l’éolien. Son entreprise ne parviendra bientôt plus à s’adapter à des installations de plus en plus encombrantes.
- Le problème n’est pas tellement la taille des équipements en soi : les fabricants de navire pourront toujours faire ce qu’il faut. Ce qui dérange, c’est que ces tailles évoluent très (trop) rapidement. Construire un navire qui deviendra trop léger quelques années plus tard, ça ne rime à rien.
- Sans limite sur la taille des composants et la standardisation, Jan De Nul « ne sera plus en mesure d’investir », a prévenu le responsable de l’entreprise. « Nous allons arriver à un certain point où il y aura une limite », a-t-il ajouté, « pour des raisons purement pratiques ».
Une taille d’éoliennes maximale pour faciliter leur installation
Les solutions : pas une décision du politique, apparemment.
- Jan De Nul souhaiterait donc que les fabricants d’éoliennes agissent selon certains standards communs. Ils devraient s’en tenir à une taille maximale pendant un certain temps, afin de ne pas prendre de court les constructeurs de navire.
- Car c’est exactement ce qui est en train de se passer. L’entreprise belge reproche d’ailleurs à l’industrie de l’éolien un « manque de transparence » concernant les futurs produits.
- La solution prônée ? L’autorégulation. Au niveau mondial. Une intervention politique ne serait quant à elle pas bien accueillie. Car sans doute justement plus difficile à mettre en place partout et en même temps.
Le contexte : des soucis de fiabilité ?
- Chaque année, les éoliennes (onshore et offshore) grandissent. Tout fabricant qui bat des records en la matière s’empresse de s’en gargariser. Car plus une éolienne est massive et puissante, plus le prix de l’électricité baisse.
- Actuellement, les leaders en la matière sont chinois. Mingyang et Goldwind disposent déjà chacun d’un prototype de 16 MW. Le diamètre de leur rotor dépasse les 250 mètres, avec des pales avoisinant les 120 mètres.
- Aussi, à mesure qu’elles s’élèvent de plus en plus haut, la fiabilité des éoliennes inquiète. Ce sont les fabricants eux-mêmes qui le disent, ressort-il d’une récente enquête d’ONYX Insight. Ce n’est pas vraiment la taille qui entraîne ces soucis, mais plutôt la rapidité à laquelle on les fabrique et on les installe.
- « Les fabricants se sont enfermés dans une spirale de concurrence sur les prix, tentant de produire des turbines plus grandes pour des prix plus compétitifs. Mais avec des turbines plus grandes produites dans des cycles de production plus courts, il n’est pas surprenant que la qualité de fabrication ait diminué », a résumé le directeur commercial d’ONYX auprès de CNBC.